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Développé depuis dix ans au CHU de Bordeaux, le traitement non invasif du cancer de la prostate par ultrasons ne s’adresse pas, pour l’instant, à tous les patients.

A l’heure actuelle, le standard dans le traitement du cancer de la prostate reste la chirurgie ou la radiothérapie mais il y a des alternatives moins invasives à ces traitements standards qui sont en train de se développer. Jean-Pierre Giolitto, médecin de formation et ancien Chef de Clinique Urologique, nous parle du traitement par ultrasons.

 

Une opération non invasive

La nouveauté du système, c’est l’intégration dans la machine qui délivre les ultrasons de l’image IRM du patient réalisée avant l’intervention. Une fusion est faite entre l’IRM réalisée avant et l’échographie qui a lieu pendant l’intervention. Grâce à l’IRM, il est possible d’entourer le contour de la prostate et le contour de la lésion à traiter. Par conséquent, après une reconstruction d’image en 3D, la prostate est représentée comme un volume et, au sein de celle-ci, la tumeur à traiter est indiquée en jaune. Le chirurgien n’a pas de bistouri mais travaille à l’aide d’une sonde devant un clavier d’ordinateur pour une très grande précision du geste. La sonde d’échographie permet de contrôler sur l’écran toute l’intervention. L’appareil est constitué d’une tête de tir qui envoie les ultrasons focalisés, du gel d’échographie pour transmettre les ultrasons et du liquide de refroidissement pour refroidir le rectum.

Entre l’endormissement et la fin d’intervention en comptant l’installation, l’opération prend entre 1h et 1h30 et le geste en lui-même prend une demie heure.

Cette technique permet de vérifier, pendant l’intervention, les résultats en temps réel. Le chirurgien peut, si nécessaire, retraité le patient encore installé sur la table d’opération.

En France, 5000 malades ont déjà été traités ainsi, dont 400 à Bordeaux. Ce service est à la pointe pour le développement de cette technique qui permet un retour rapide à la vie normale.

 

Un traitement qui ne peut pas s’appliquer à tout le monde

Même si cette avancée représente un espoir pour l’avenir, il est important de signaler que ce traitement ne peut pas s’appliquer à tout le monde. En effet, le dossier doit être étudié au cas par cas car tous les cancers, selon leur agressivité, ne sont pas éligibles à cette technique de traitement par les ultrasons. Il faudra alors se tourner vers les opérations standards à savoir sur l’intervention chirurgicale ou la radiothérapie.

Comme le précise, Jean-Pierre Giolitto, pour recourir aux ultrasons, la tumeur doit être assez petite. En clair, plus le cancer est découvert tôt, moins il est agressif et moins il est avancé. Ainsi, il sera possible de le traiter effectivement par les ultrasons, de manière localisée à la glande puisqu’aujourd’hui des techniques d’imagerie, de plus en plus performantes, permettent de montrer le cancer lorsqu’il est encore de petite taille.

 

Découvrez Jean Pierre Giolitto :

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Son Interview : https://www.net-wash.fr/interview-de-jean-pierre-giolitto-chirurgien-urologue/