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La prostate : un organe masculin méconnu pourtant essentiel, par Jean-Pierre Giolitto

Qu’est-ce que la pressothérapie ?

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Ce blog est tenu par le Dr Giolitto. Il se veut informatif et ne constitue en aucun cas un avis médical. Pour cela veuillez consulter votre médecin généraliste ou l’urologue qui assure le suivi de votre dossier. La prostate est un organe masculin qui a de nombreuses fonctions chez l’homme. Pourtant très peu de personnes peuvent dire avec assurance à quoi sert cette petite glande. Jean-Pierre Giolitto, médecin de profession et ancien Chef de Clinique Urologique, nous propose de revenir sur cet organe méconnu qui est pourtant essentiel au corps masculin en répondant à certaines interrogations qui reviennent souvent : qu’est-ce que la prostate ? à quoi sert-elle ? quelles maladies peuvent toucher cet organe ?

L’anatomie de la prostate

La prostate est une glande qui fait partie de l’appareil reproducteur masculin. Elle est généralement de la taille d’une prune, soit environ 20cm3 de volume, chez un homme jeune. Dans le corps humain, elle se situe sous la vessie (organe où est stocké l’urine avant d’être évacuée par l’urètre) en avant du rectum (partie finale du gros intestin qui s’étend jusqu’à l’anus). La prostate entoure l’urètre, à la manière d’un anneau. C’est notamment cette position qui explique les problèmes urinaires qui peuvent toucher certains hommes. L’urètre est un canal qui permet de conduire l’urine de la vessie hors du corps. Il est beaucoup plus long chez l’homme que chez la femme. Enfin, il sert aussi au passage du sperme.

La prostate peut être divisée en deux parties précise le Dr Jean Pierre Giolitto : une partie centrale qui entoure l’urètre et un partie plus périphérique. Cet organe est donc composé d’un ensemble d’éléments que l’on appelle lobules. Ceux-ci sont constitués d’un tissu de soutien qui contient des fibres musculaires lisses, des terminaisons nerveuses, des vaisseaux sanguins et des formations glandulaires qui sécrètent le liquide prostatique (liquide alcalin qui a pour utilité de neutraliser l’acidité du vagin).

De plus, cette glande contient les canaux éjaculateurs (passage du sperme qui se compose de spermatozoïdes et de sécrétions prostatiques). Enfin, dans cette portion prostatique, l’urètre est entouré de deux sphincters (anneaux musculaires) à l’entrée et à la sortie. Un sphincter est un muscle circulaire qui permet, en se contractant, de fermer totalement ou partiellement un orifice ou un conduit du corps.

Le rôle de la prostate

Le rôle principal de la prostate est de produire du liquide prostatique qui est stocké dans les vésicules séminales. Ce liquide compose le sperme en se mélangeant avec les spermatozoïdes en provenance des testicules.
Le liquide prostatique n’est pas indispensable à la fécondité mais il permet de la favoriser. En effet, il apporte du volume au sperme émis ainsi que des enzymes facilitant la pénétration des spermatozoïdes à travers le col utérin.

Les maladies de la prostate expliquées par Jean-Pierre Giolitto

La prostate peut être affectée par trois maladies principales : l’adénome ou l’hypertrophie bénigne de la prostate, la prostatite (infection aigüe ou chronique de la prostate) et le cancer. Jean-Pierre Giolitto, spécialiste en urologie et ancien chef de clinique urologique, nous détaille ces différentes pathologies ainsi que les moyens de les prévenir.

L’adénome ou l’hypertrophie bénigne de la prostate

L’adénome ou l’hypertrophie bénigne de la prostate se caractérise par une augmentation de la taille de cette dernière. Étant plus volumineux, l’organe fait pression sur la vessie tout en comprimant l’urètre, ce qui entraîne un besoin plus fréquent d’uriner mais également des problèmes de miction (action d’uriner). Selon les cas, cela peut causer des douleurs, un débit plus faible et intermittent, etc.
Selon Jean-Pierre Giolitto (plus d’informations ici), il est important de signaler que quasiment tous les hommes sont sujets à cette pathologie avec l’âge. Les statistiques parlent de plus de 50% des hommes âgés de 60 ans qui en sont atteints et 90% de ceux âgés de 80 ans. Néanmoins, il faut relativiser puisque tous les hommes n’en souffrent pas. En général, on estime qu’un homme sur deux sont gênés par des symptômes urinaires.
Les causes de l’adénome ne sont pas clairement définies. Les professionnels de la santé pensent tout de même qu’il existe une prédisposition héréditaire car certaines familles sont plus affectées par cette pathologie que d’autres. On note aussi d’autres facteurs qui entrent en jeu :

 

– La testostérone et plus particulièrement son dérivé actif, la dihydrotestostérone ;

 

– Les œstrogènes, hormones sexuelles féminines, présentes en petites quantités chez l’homme.

A l’heure actuelle, les mécanismes exacts par lesquels ils agissent ne sont pas encore connus. De plus, il est possible qu’avec l’âge, la prostate devienne plus sensible à ces hormones.

Les hommes atteints d’hypertrophie bénigne de la prostate sont susceptibles de rencontrer d’autres problèmes comme des infections urinaires, la rétention aiguë d’urine, des calculs dans la vessie, une distension des parois de la vessie et des dommages aux reins.

Aux moindres symptômes, il est nécessaire de consulter un médecin pour réduire les risques de complications sévères. Il est cependant important de préciser que certains patients présentent ces symptômes alors que leur prostate est plus petite alors que d’autres n’ont pas de symptômes mais possèdent une prostate hypertrophiée. Enfin, le médecin peut procéder à un toucher rectal pour détecter une hypertrophie bénigne de la prostate et en suivre l’évolution.

La prostatite

La prostatite est une infection aiguë ou chronique de la prostate. Elle peut être chronique lorsque les infections sont répétées. Dans certains cas, on ne retrouve pas de germe responsable aux examens. Dans ce cas, on parle de prostatite chronique non bactérienne. La prostatite peut donc aussi survenir à la suite d’une contamination bactérienne de l’urètre mais aussi d’une infection de tout l’appareil urinaire.

La prostatite peut être la conséquence d’une contamination sexuelle, en particulier après des rapports anaux. Cependant, dans la plupart des cas, on ne retrouve aucun facteur de déclenchement. Chez les personnes ayant un âge avancé, la prostatite est fréquemment la conséquence d’une infection urinaire qui est elle-même secondaire à une hypertrophie de la prostate. Dans ce cas, on parle d’adénomite.

La prostatite entraîne plusieurs symptômes :

  • Fièvre supérieure à 38,5°C, frissons et grande fatigue ;
  • Brûlures en urinant, envie d’uriner trop souvent ou encore difficulté à uriner ;
  • Urines troubles et malodorantes.

Pour détecter ce type de pathologie, le médecin procède à un toucher rectal pour déceler une prostate inflammatoire, chaude, douloureuse, rénitente et parfois plus grosse. De même, le méat de l’urètre peut être examiné car il est parfois inflammatoire.

Le cancer de la prostate

Le cancer de la prostate fait l’objet de nombreuses et fréquentes campagne de sensibilisation car c’est le type de cancer le plus fréquent chez les hommes. En effet, les études sur le sujet montrent qu’un homme sur sept en est atteint, souvent à partir de 60 ans. Aucune cause particulière n’a encore été trouvée mais il semblerait qu’il existe une prédisposition génétique.

La majorité des cancers de la prostate évoluent très lentement, si bien que la majorité des hommes atteints mourront d’une autre cause. En effet, la tumeur reste localisée dans la prostate et les effets sont plutôt limités sur la santé mis à part des troubles érectiles et urinaires. Néanmoins, dans certains cas, le cancer peut évoluer et s’étendre plus rapidement.

En France, le cancer de la prostate est le plus fréquents chez les hommes. En 2011, on comptait 54 000 nouveaux cas. De plus, c’est la 3ème cause de décès par cancer (8700 décès en un an). Petite parenthèse, en Amérique du nord, c’est même la 2ème cause de mortalité masculine par cancer, après le cancer du poumon. 44% des cancers sont diagnostiqués après 75 ans. Comme le précise Jean-Pierre Giolitto, le suivi du cancer de la prostate s’est nettement amélioré avec le temps. En effet, la survie relative à 5 ans des patients atteints s’est améliorée de façon extraordinaire, passant de 70% en 1990 à 95% aujourd’hui.

Le plus courant des cancers de la prostate est l’adénocarcinome, il représente environ 95% des cas. La gravité du cancer dépend de l’étendue de la tumeur (locale, avec métastases avoisinantes ou à distance) et du type de cellules cancéreuses. D’ailleurs, il existe un score pour mesurer le risque que représente le cancer pour la personne, le score de Gleason.

A partir de 50 ans, les hommes qui le désirent peuvent se soumettre à un dépistage par une prise de sang ou dosage de PSA, un antigène prostatique spécifique, qui permet de détecter, non pas forcément un cancer, mais plutôt une augmentation de la taille de la prostate. Lorsque cette augmentation est constatée on suspecte un cancer, ce qui va entraîner des examens complémentaires.

Ces examens complémentaires effectués sont très précis comme, par exemple, l’IRM qui va permettre de regarder plus précisément toute la glande. Finalement, c’est un peu comme la prise de sang par PSA qui avait remplacé dans de nombreux cas le toucher rectal qui avait comme inconvénient de ne palper qu’une partie de la zone accessible de la prostate. De ce fait, lorsqu’un cancer se développait sur l’autre partie, le médecin ne pouvait pas le sentir et ne s’apercevait pas de la présence du cancer.
Le PSA a donc remplacé, en partie, le toucher rectal qui continuent tout de même d’être pratiquées car il donne des informations intéressantes. Désormais, on peut penser qu’un jour, peut-être, l’IRM viendra remplacer, ou au moins compléter, le dosage du PSA pour éviter des biopsies qui sont toujours des examens pénibles avec parfois des complications, des saignements.

Il y a donc une progression dans la stratégie de dépistage du cancer de la prostate. Le mieux reste d’en parler à partir de 45-50 ans avec un médecin généraliste qui pourra orienter son patient vers un urologue pour un premier diagnostic pour éviter, ou en tout cas, réduire le risque de mourir d’un cancer de la prostate.

 

Pour en apprendre plus sur Jean-Pierre Giolitto :

mappy : https://fr.mappy.com/poi/50af600a84ae2e2607e85a82#/0/M2/TGeoentity/F50af600a84ae2e2607e85a82/N151.12061,6.11309,3.95052,49.04861/Z15/

CV Online : https://cvonline.me/@jean-pierre-giolitto

 

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